Dans un contexte énergétique fluctuant, l’ARENH joue un rôle clé pour maintenir la compétitivité des tarifs d’électricité pour les professionnels. Découvrez comment ce dispositif a influé sur les prix entre 2011 et 2023 et comment il continue de façonner les factures des entreprises.
L'ARENH (Accès Régulé à l'Électricité Nucléaire Historique) vise à instaurer une concurrence entre les fournisseurs alternatifs d’électricité, afin de proposer aux consommateurs des offres compétitives et avantageuses. Cependant, la crise énergétique de 2021 à 2023 a bouleversé ce mécanisme, affectant à la fois les fournisseurs alternatifs et les consommateurs. Voyons l’impact direct de l’ARENH sur les factures d’électricité des professionnels.
Depuis sa mise en place en 2011, l'ARENH a permis une stabilité tarifaire pour les professionnels. À ses débuts, le prix de l'ARENH était fixé à 40€/MWh le 1er juillet 2011, puis ajusté à 42€/MWh dès janvier 2012. Cette stabilité était rendue possible par un volume d'électricité de 40 TWh demandé par les fournisseurs alternatifs. Les tarifs compétitifs offerts par l’ARENH ont permis aux entreprises de bénéficier d’un coût de l'électricité prévisible et avantageux.
À partir de 2012, toutefois, la baisse des prix sur le marché de gros a poussé les fournisseurs à réduire leur demande en ARENH. Ainsi, de 2011 à 2016, la demande a chuté de 26,2 TWh à 2 TWh, car les prix sur le marché étaient plus attractifs. Cependant, l'augmentation des prix sur le marché de gros à partir de 2017 a ravivé l'intérêt des fournisseurs pour l'ARENH, maintenant ainsi une concurrence saine et bénéfique pour les consommateurs professionnels.
La crise énergétique entre 2021 et 2023 a profondément affecté le marché de l’électricité. Avec la hausse des coûts de production, notamment après la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine, la demande d’électricité a explosé, atteignant 146 TWh en 2021 et 160 TWh en 2022, un record historique.
Cette forte demande a fait grimper les prix de l’électricité, passant de 40-100€/MWh à plus de 200€/MWh en 2022. La situation aurait pu être encore pire si le gouvernement français n’avait pas instauré un bouclier tarifaire, limitant l’augmentation à 10%, alors qu’en théorie, elle aurait dû atteindre 74,5%.
Pour limiter les conséquences de cette flambée des prix, un relèvement exceptionnel du plafond d’ARENH a été mis en place en 2022, passant de 100 TWh à 120 TWh. Cependant, ces 20 TWh supplémentaires ont été proposés à un prix plus élevé (46€/MWh), au lieu des 42€/MWh habituels. Bien que ce mécanisme temporaire ait permis aux fournisseurs alternatifs de limiter la hausse des prix pour les professionnels, le prix de l'ARENH est revenu à 42€/MWh en 2023 avec un retour à un plafond de 100 TWh.
Les professionnels ont directement ressenti l'impact des fluctuations du prix de l'ARENH. Ceux dont les fournisseurs avaient accès à l'ARENH ont pu profiter de tarifs plus compétitifs et stables, ce qui leur a permis de contenir l’augmentation de leurs factures d’électricité, même en période de crise. En revanche, les fournisseurs n’ayant pas accès à l’ARENH ont dû acheter leur électricité à des prix beaucoup plus élevés sur le marché de gros, répercutant ces hausses sur leurs tarifs.
En cas d’épuisement du volume d’ARENH ou de crise supplémentaire, les entreprises risquent de faire face à une augmentation brutale de leurs coûts d’électricité. Il reste donc crucial pour les professionnels de suivre l'évolution de l’ARENH et de s'assurer que leur fournisseur alternatif dispose des quotas nécessaires pour ne pas être exposé aux prix du marché de gros.
L’ARENH a été un levier essentiel pour la régulation des prix d’électricité pour les professionnels. Toutefois, la crise énergétique a montré la vulnérabilité du système et la nécessité de mécanismes de régulation flexibles pour protéger les consommateurs à l'avenir.
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